L’arbre qui cache la forêt à Dar Bouidar

Avant la naissance des temps, Adam et Eve vivaient heureux au Paradis jusqu’à ce qu’ils aient touché à l’arbre de la Connaissance. En consommant un fruit non destiné à la consommation, Adam et Eve ont dû quitter le Ciel pour se transformer en êtres terrestres. Comme par magie. Car, la connaissance, comme la spiritualité, nous transforme. Après cette cueillette interdite et cette chute, Adam était condamné à planter ses arbres lui-même, à travailler de ses propres mains pour se nourrir. L’acte d’offrir un arbre à l’Univers et à l’humanité doit nous rappeler cette histoire. C’est un acte sacré. Il est considéré dans le judaïsme comme un acte religieux au même titre qu’enfanter ou écrire un livre. En Europe, c’est une pratique courante qui devient l’effet d’une mode aujourd’hui : on offre un arbre à l’occasion d’un mariage, d’une naissance, d’un anniversaire. La symbolique la plus forte, également, est celle de l’enracinement d’une histoire d’amour.

Par ailleurs, offrir un arbre à ses propres enfants en leur permettant de le planter au profit des orphelins serait effectuer un acte plein d’enseignement sur le plan humain comme sur le plan écologique. Une belle sensibilisation, que nous vous proposons, à la solidarité, pour les jeunes. Mais cet arbre ne saurait cacher les bénéfices qu’il pourrait nous apporter si on le fait avec sincérité et altruisme. Planter un arbre pour se projeter allègrement dans l’avenir comme des enfants ou déjeuner de temps en temps le dimanche chez Huber (l’oncle Huber), à Dar Bouidar, en invitant des amies ou des étudiants est désormais  une tradition pour moi.

La vraie « sadaqa » (don matériel ou immatériel), dans le sens religieux du terme, nous fait grandir spirituellement. Elle nous libère de la petitesse de nos préoccupations centrées sur nous-mêmes ; c’est une façon de guérir notre égo de son égocentrisme. En cela, le don prend très vite un sens thérapeutique …. mais il faut le vivre pour le comprendre. Comprendre que l’acte de donner nous procure autant de joie que celui de recevoir.