Le Marathon tient sa deuxième édition à Marrakech dans un partenariat original qui réunit l’association « Les Culturales commingeoises », l’association « Al Motallat» (Le triangle) et l’institut français de Marrakech (IFM).
A l’origine de cet évènement, le concours d’écriture initié par Martine Torillon (Professeur de théâtre) et Martine Tatger (libraire) sous le nom « Au clair de ma plume », à Martres Tolosane, dans le cadre des Culturales, une association fondée par M.Torillon pour promouvoir la culture en milieu rural. Ce concours devient un marathon avec l’idée de l’exporter au Maroc et l’aide de Marya Fresouls, romancière franco-marocaine.
Les fondateurs d’Al Motallat sont deux jeunes marocains, Adam Ait Al Moumen et Nada Kadiri, soucieux de faire vivre l’art et l’artisanat dans le milieu des jeunes et réunissent danseurs, designers, musiciens, peintres, stylistes, couturiers ….
L’évènement a rassemblé 24 participants, 18 à Martres Tolosane dont 6 jeunes, et 6 à Marrakech (3 jeunes et 3 adultes). L’épreuve dure une journée pour l’écriture d’une nouvelle et les candidats doivent s’inspirer de cinq tableaux de peinture qui sont Les prisonniers de Mahi Bine Bine, le Livre aux oiseaux de Salvador Dali, le Mal du pays de René Magritte, Le lanceur de fleurs de Banksy et Voyage de Véronique Piat.
Les membres du jury sont Martine Torillon, Martine Tatger, Marya Fresouls, Gaelle Nardi (ancienne lauréate), Vidian Anglade (ancien lauréat et adjoint au Maire de Martres Tolosane), Laure Souvielle (médiathécaire), Nadia Jdidi (trésorière du Triangle), Laila Bine Bine (universitaire) et Fatiha Karkaba (universitaire). Tous enchantés de la capacité des candidats jeunes et adultes à raconter des histoires par écrit dans un contexte de concours. Des histoires toutes aussi intéressantes les unes que les autres. Les nouvelles sélectionnées font l’objet d’une publication. Les partenaires sont Dick Annegarn et Jenny Morère sans compter les sponsors qui deviennent de plus en plus nombreux.
La cérémonie de la remise des prix a eu lieu à Marrakech le 8 novembre et à Martres Tolosane le 24 où l’ambiance fut plus festive et plus solennelle avec l’ouverture par des musiques classiques marocaine et française et la présence du Maire de Martres Tolosane.
Les gagnants sont Salma Alfid et Marie-Claude Lapeyre dans la catégorie des adultes et Maelya Fourest et Ghita Jrina parmi les jeunes.
La plupart des candidats ont choisi de s’inspirer du tableau Les prisonniers de Mahi Bine Bine qui, par ailleurs, incarne une francophonie en marche au côté de romanciers et écrivains marocains donnant lieu, actuellement, à un foisonnement de la littérature d’expression française. En plus d’être un excellent narrateur avec des histoires fortes, Mahi Bine Bine est un peintre et sculpteur qui expose dans les grands musées d’Europe. La thématique récurrente de ses œuvres d’art est l’emprisonnement dans le sens matériel du terme comme dans le sens psychologique qui peut se manifester dans le rapport à l’autre, dans l’attachement, dans la relation d’amour même. Bref, un thème universel qui n’a pas manqué d’inspirer les candidats pour des histoires originales.
Le marathon d’écriture est un évènement qui doit avoir de l’importance car il contribue à l’entretien d’une langue méritant, comme toutes les langues, d’être vivante. En effet, la littérature et la diversité culturelle enrichissent un idiome puisque chaque locuteur lui donne sa sensibilité, sa musicalité, son souffle. En plus d’un outil de communication, il est comme un instrument de musique qui s’offre volontiers au jeu, nous invitant inlassablement à l’honorer et en faire usage. L’émergence du blues (et le jazz) comme genre musical aux USA est un bel exemple de diversité comme celui de la langue arabe avec ses milliers de vocables et ses variantes linguistiques obtenues grâce à une population qui s’étendait bien au-delà du Moyen-Orient. Une population cosmopolite donnant à l’arabe son caractère internationale.
Le royaume d’une langue n’a pas de frontière ; il est plus généreux, plus accueillant. C’est à nous d’y cultiver fraternité entre interlocuteurs, égalité, solidarité, union, liberté et fierté d’y appartenir.
Notre petit Marathon d’écriture promet de prendre de l’ampleur dans le royaume de la francophonie avec le souci également que la littérature puisse conserver ses titres de noblesse en jouant son rôle d’émancipation et de libération à travers la liberté d’expression.