Le PJD : la débâcle !
En 2011, les islamistes sont arrivés au pouvoir par la voie démocratique. Les Marocains, en plein crise du « printemps arabe », avaient misé sur le parti du conservatisme religieux pour sortir de l’impasse conjoncturelle. Les discours promettaient une politique axée sur la justice sociale et le développement. L’expérience de l’idéologie religieuse devient, dès lors, incontournable, et au final intéressante. Elle a permis à l’électorat marocain de grandir et ainsi de croire davantage au vote pragmatique. Désormais nul ne pourra plus croire à l’idéologie religieuse, nul ne pourra plus confondre, au Maroc, le sacré et les affaires politiques. Le PJD s’avère être, aux yeux de tous, un parti comme un autre. Il a même fait pire que les autres en termes de corruption, de démagogie et d’incohérence. D’où un effondrement sans précédent. Vive la démocratie ! Cela valait mieux que toutes les interdictions.
Le temps du mépris du peuple est révolu. Quel que soit le niveau de conscience des électeurs, le rôle du responsable politique est bien compris : ils veulent des réponses concrètes à leurs attentes au quotidien.
Deuxième phénomène intéressant à souligner pour ces élections, outre la réussite de l’organisation, c’est la montée du parti du Rassemblement National des Indépendants (RNI) et de son président Aziz Akhannouch qui a su, visiblement, le réformer et lui donner un nouveau souffle. L’idée de la reconnaissance de la diversité des Marocains, celle du rassemblement et de la conciliation seraient garantes d’une identité forte. Si Aziz Akhannouch réussit à concrétiser le programme annoncé il pourra assurer une étape transitoire pour un Maroc moderne au niveau social.
Il en est de même pour le parti de l’authenticité et de la modernité (PAM), fondé autour d’un concept original, qui pourrait nous conduire vers la voie du développement et de la modernité. Il promeut les femmes et peut se féliciter du retour de Fatim-Zahra El Mansousi à la Mairie de Marrakech.
A ce sujet, les socialistes n’auront rien à leur envier avec l’entrée de Nabila Mounib au parlement, marquant ainsi un fait historique pour le Maroc. On pourrait compter sur elle également pour porter les valeurs de la modernité et du progrès. A condition qu’elle incarne davantage les valeurs qu’elle défend et qu’elle puisse jouer le rôle de l’opposition dans son sens noble pour un exercice efficace de la démocratie.
L’autre fait marquant également de ces élections serait, sans conteste, l’arrivée d’autres femmes à la tête des capitales économique et administrative (Casablanca, Rabat) en tant que mairesses. Une avancée à la fois culturelle et démocratique. Pour mener à bien leurs missions, elles devraient, comme les autres femmes élues, s’atteler à être elles-mêmes pour marquer un apport singulier qui leur est propre. On pourrait, dans cette voie, souhaiter qu’elles fassent preuve de justice et de dévouement.
Pour conclure ce billet, nous voudrions rappeler, sans faire de truisme, qu’il n’y aura pas de démocratie ni de politique juste sans les femmes. Elles sont l’avenir de l’humanité. Encore faut-il qu’elles en prennent conscience elles-mêmes ….. Ce sera leur éveil.