Sur les pas d’un père spirituel
Le festival du livre africain (FLAM) s’est tenu à Marrakech pour sa deuxième édition la semaine dernière. Il se présente désormais comme l’un des évènements majeurs de la ville ocre. Une organisation parfaite. Une assistance diversifiée, cosmopolite. Enchantée. Des écrivains triés sur le volet comme Souleymane Bachir Diagne, Jean-Marie Le Clezio, Jean-Noel Pancrazi, Abdellatif Laâbi, Wassiny Laradj, Ali Benmakhlouf, Tadjo Véronique, Couto Mia, Saint-Eloi Rodney parmi une cinquantaine d’intervenants.
Mais l’invité d’honneur du FLAM est bien évidemment Monsieur Edgar Morin, qui arrive comme un patriarche africain ou une grande figure spirituelle, un grand « Cherif » marocain. Il est le témoin par excellence de tout un siècle de bouleversements. Un homme qui porte bien le nom de sociologue et de philosophe car il a toujours mené ses réflexions autour du progrès de l’humanité.
Il pénètre en douceur le patio du centre culturel des Etoiles de Jamaa Lafna, élégant comme à son habitude, radieux, auréolé tel un messih. L’émotion atteint son comble. Les applaudissements de l’audience retentissent, en guise d’accueil, dans un silence de cathédrale. Des larmes. Les miennes. Je n’ai pas pu m’empêcher de penser à mon père né la même année que lui, 1921. Plein d’humanité. Résistant jusqu’au bout, au temps, aux injustices. Sa voix s’élève, s’indigne. Elle nous rappelle celle de Stéphane Hessel. Un autre résistant de taille.
Le FLAM se souviendra de ce cri d’appel à l’indignation contre l’humanité « tronquée » de notre époque.
Ce soir, Sir Edgar Morin nous a, une fois de plus, étonnés, émus. Il est désormais notre père spirituel à tous, nous autres lettrés africains de naissance ou de cœur. Notre Doyen. Celui qui est à son troisième livres depuis son centième anniversaire.
L’ intervention de Edgar Morin. La leçon inaugurale de Souleymane Bachir. Ce Flam c était un régal. Très bon rapport Fatiha