Karima est née en 1966 à Casablanca d’un couple hollandais, ami à l’époque de notre ancien ministre Karim Lamrani qui leur a suggéré le prénom de Karima pour leur fille. Aujourd’hui, elle a 53 ans, blonde aux yeux bleus, grande, mince, élégante. Elle a choisi d’offrir sa beauté, son affection, son humanité à des enfants démunis. Tout comme sa mère.

Karima, la « généreuse », en portant ainsi son nom, elle brandit le drapeau de la solidarité que la famille a su cultiver dans sa forme la plus spirituelle.

Le nom de cette famille est associé  au centre Fiers et Forts. Madou, la mère, qui a tout d’une mamma africaine, a commencé son parcours de marraine pour des enfants abandonnés depuis bien longtemps. Sa première expérience, à Casablanca, remonte aux années 1960. Ensuite, plus récemment, à Tamasloht où elle emprunte un garage pour abriter quelques enfants, puis elle loue ensuite un appartement et face à une demande devenue importante, elle se lance dans la construction du centre Fiers et Forts.

Elle a réussi à mettre en place un concept assez intéressant considérant le centre non pas comme un orphelinat mais comme une maison d’une grande famille vivant au même endroit, partageant le même repas, et où Madou fait figure maintenant de grand-mère vu son âge et Karima de mère comme dans une tribu matriarcale.

Chaque jour, en rentrant de l’école, les enfants savent qu’il y a des joues pour les embrasser et des bras tendres pour les accueillir. C’est un moment émouvant à voir … chaque enfant est reçu par son prénom et avec l’affection, qui se doit, comme dans n’importe quelle famille. Elles semblent tenir leur force de ces moments de retrouvailles comme si c’étaient elles qui étaient dans le besoin du don d’amour.

Une belle leçon d’humanité et d’altruisme qui m’a bouleversée et m’a fait prendre conscience de l’immensité du gain sur le plan spirituel et psychologique qu’un acte de solidarité peut nous apporter …. On gagne en effet beaucoup plus qu’on donne si l’on s’inscrit vraiment dans l’altruisme.

Dès ma première rencontre avec Madou et Karima, j’ai eu le sentiment que tout être humain est un orphelin en quelque sorte, à la recherche, d’une manière inconsciente, d’un amour suprême, l’amour divin. J’ai eu l’impression de  trouver mon orphelinat, ma famille d’adoption, moi, qui étais à la recherche, inconsciemment, comme tout être humain, de l’amour absolu.